L’accompagnement psychologique des enfants, demande nécessairement une adaptation à leurs capacités et à leur intérêts particuliers. Les enfants et les adolescents sont souvent bien moins à l’aise avec la parole que les adultes. Grace à Mélanie Klein, une psychanalyste austro-britanique née en 1882, on sait que le jeu peut être interprété comme une parole à part entière.
Chaque génération a fait évoluer ses outils, se concentrant sur des supports permettant l’imagination, la mise en scène ou l’expression libre.
Aujourd’hui il existe de nouveaux univers où les individus peuvent se projeter et se réinventer, les mondes numériques. Ils permettent de créer, de simuler, d’expérimenter, etc. Ce sont souvent des univers riches et stimulants.
Leurs capacités à fasciner et à transformer les personnes qui les utilisent, font de ces médiateurs, de puissants leviers. Et parfois, lorsqu’ils sont mal utilisés, ils peuvent amener la personne à des mésusages. En réalité, les écrans, quels qu’ils soient ne créent rien qui n’existait déjà, ils ne sont que le support de problématiques préexistantes.
Jouer peut être pris dans une problématique obsessionnelle (la compulsion), dépressive (jouer pour éviter de penser), narcissique (jouer restaurer ou maintenir un idéal) ou même psychotique (jouer pour s’éprouver vivre). Dans tous ces cas de figure, « jouer » est un terme impropre puisque l’utilisation qu’en fait le joueur ne correspond plus à la définition d’un jeu.
En tant que psychologue, je n’aborde pas l’utilisation excessive des jeux vidéo comme un symptôme à éradiquer mais plutôt comme une tentative de guérison défaillante amenée par l’enfant. C’est pourquoi je part de la pratique de l’enfant afin de créer le lien qui permettra la thérapie. Cette pratique permettra à l’enfant de me parler, de me monter et d’expérimenter avec moi d’autres solutions pour surmonter ses problématiques. Cet accompagnement se fait avec l’aide des parents, la mise en place de règles cohérentes et sécurisantes. Il n’exclut pas l’utilisation d’autres types de jeux ou l’expression orale.
Les jeux que j’utilise sont principalement les SIM’S, Minecraft, Spore, ou never alone. Mais nous pouvons varier en fonction des problématiques spécifiques de l’enfant, de ses habitudes de jeu et des évolutions qu’il vivra durant la thérapie.
La première chose à faire si vous êtes un parent inquiet pour l’usage des jeux vidéo de son enfant est de l’interroger sur les jeux auxquels il joue et la manière dont il y joue. Ce sera un premier pas vers la compréhension de la problématique de votre enfant.